Genèse de la Lotus Esprit (1971 – 1975) 7 septembre 2007
Posté par lotusespritaddiction dans : Historique: Lotus Esprit Giugiaro (1976 - 1987) , trackback
1971 – SALON DE L’AUTOMOBILE DE GENEVE
Tout commence au salon de Genève 1971, lorsque le designer italien Giorgetto GIUGIARO d’Ital Design rencontre Colin Chapman et lui propose de créer un exercice de style sur un châssis Lotus.
Giorgetto GIUGIARO
Colin Chapman, quant à lui, cherche à produire un véhicule haut de gamme, en remplacement de l’Europa, projet identifié sous le nom M70. En effet, avec la Seven, l’Elan ou l’Europa, Lotus avait produit des modèles de sportives pures et dures dotées de qualités routières remarquables et de rapports poids/performance exceptionnels, mais avares en raffinement et en confort.
Lotus Europa (1972)
Une Europa déjà modifiée dans le cadre des préliminaires du projet M70 – sous la direction des ingénieurs de Lotus Tony Rudd, Michael Kimberley et Colin Spooner – est confiée au designer italien. L’auto est réalisée sur une base de châssis d’Europa Twin Cam rallongé et élargi. Le style de la carrosserie fait la part belle aux lignes acérées, « en coin » (« wedge shape »), mettant en valeur la ceinture de caisse inhérente au mode de construction Lotus. Giugiaro transpose aux carrosseries de la GT la formidable forme en coin courant sur les voitures de Grand Prix et apparue avec la révolutionnaire Lotus 72 de Formule 1.
Elle est complétée par des extrémités pointues et un pare‑brise très incliné (19°) qu’il tenta d’aligner autant que possible sur la ligne du capot.
Maquette échelle 1 (1972)
1972 – SALON DE L’AUTOMOBILE DE TURIN
Le concept-car, dénommé « Silver Car », est exposé sur le stand d’Ital Design au salon de l’automobile de Turin en novembre 1972. A ses côtés trône un prototype, la Maserati Boomerang, dont le style a sans nul doute inspiré celui de la Silver Car puisque le modèle italien a fait une première apparition au salon de Genève, en mars 1972.
Le concept-car préfigure la nouvelle sportive de la marque qui est présenté sous le nom d’Esprit. Giorgietto Giugiaro voulait appeler cette voiture KIWI. Les dirigeants de Lotus ont expliqué au designer que, si ce nom sonnait bien en Italie, en Angleterre, il était plutôt identifié à une marque de cirage et ne pouvait donc pas être utilisé sérieusement ! De plus, depuis l’Eleven (1956–1958), tous les modèles du constructeur ont un nom débutant par la lettre « E ». Après un week end de réflexion, les cadres dirigeants de Lotus choisissent « Esprit » car, dans le dictionnaire d’Oxford, ce nom est synonyme de vivacité et de vitalité. C’est le premier modèle de grand tourisme de la marque mais aussi le plus coûteux qu’elle ait jamais produit La voiture exposée au Salon est si bien accueillie que Colin Chapman décide la mise en œuvre d’un programme de développement qu’il confie à Mike Kimberley et Tony Rudd. Le passage du prototype au salon à la version définitive s’avère difficile pour Lotus, alors en proie à des difficultés financières dues à la baisse des ventes de ses modèles. Le personnel de l’usine est diminué de moitié. Parallèlement au développement de l’Esprit, Lotus lance de gros investissements pour l’étude d’une nouvelle motorisation destinée à l’équiper, ce qui est une première pour la marque. L’étude, débutée en 1966, porte en fait sur deux moteurs : un 4 cylindres 2 litres 16 soupapes atmosphérique (pour le projet M70) et un V8 issu de l’assemblage de deux de ces 4 cylindres (projet M71).
Finalement, pour des raisons budgétaires, seul le 4 cylindres est développé. Le moteur définitif (type 907) est conçu à partir du moteur type 906, constitué d’un bloc en aluminium, réalisé par Lotus pour la Lotus 62 de compétition et qui développe 240 chevaux. C’est presque une première mondiale puisque seule Triumph a fabriqué jusqu’alors un moteur de série à 4 soupapes par cylindre. Fin 1971, Lotus signe un contrat avec le constructeur Jensen pour équiper la Healey du moteur type 907. Cette association permet de terminer la mise au point de l’Esprit et d’amortir les frais de conception..
Monté dans la Healey, le moteur s’avère fragile à ses débuts et consomme beaucoup d’huile mais ces problèmes sont rapidement résolus. Il développe 140 chevaux (115 pour les Etats-Unis avec deux carburateurs « simple corps » Zenith Stromberg).
1973 – SALON DE L’AUTOMOBILE DE TURIN
Ital Design doit revoir le dessin de la future Esprit pour répondre aux impératifs fixés par Colin Chapman : la carrosserie en fibre de verre de la voiture doit pouvoir être moulée en deux parties selon le procédé VARI (Vacuum Assisted Resin Injection) développé par Lotus, l’angle du pare-brise et du capot avant doit être augmenté et il faut prendre en compte les normes de sécurité en vigueur sur le marché nord-américain. Le dessin de l’Esprit est adopté dans sa quasi-intégralité par Colin Chapman, Michael Kimberley et Oliver Winterbottom, le responsable du Design chez Lotus. Il préfigure, à quelques détails près, ce que sera l’Esprit S1. L’arrière est redessiné avec une ouverture sur le moteur plus conventionnelle grâce à un hayon. Le bouchon de la trappe à essence se situe juste derrière la vitre latérale. Le second prototype, « Red Car », est présenté au salon de Genève, en mars 1973. De couleur rouge, il porte l’immatriculation IDGG 01 (Ital Design Giorgio Giugiaro number 01).
1975 – SALON DE L’AUTOMOBILE DE PARIS
Un prototype roulant est construit en 1974. L’étude du moteur 4cylindres type 907 se poursuit pour l’adapter à la voiture. Les ingénieurs de Lotus, Tony Rudd et Mike Kimberley, recherchent également une transmission à cinq rapports qui puisse convenir et soit abordable en terme de coût. Il vont la trouver chez Citroën qui dispose de stocks suite à l’abandon de la Citroën‑Maserati SM, conséquence du choc pétrolier, et à la faillite de du constructeur italien. Finalement, la première Esprit opérationnelle – modèle de pré-production- est présentée à Colin Chapman le 12 janvier 1975 à l’aéroport d’Heathrow, alors qu’il revient du Grand Prix de Formule 1 de Buenos Aires. L’étude se poursuit et aboutit à la présentation au salon de l’automobile de Paris, en octobre 1975, du modèle définitif, l’Esprit S1.
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Bonjour,
Votre blog ressemble fort à une présentation d’expert, j’espère que vous voudrez-bien me guider.
Je recherche des informations sur
- les évolution du 907 16S depuis 1971
- ses côtes d’encombrement
- les possibilités de trouver un groupe propulsion complet à la vente.
- voire une lotus accidentée
Merci